CINTR'HOMME

Entre deux blocs de béton, un corps sans tête flotte, accroché à une tige de fer rouillé. À la place du crâne, un crochet de cintre — clin d’œil acéré à une figure lisse, presque divine : celle du "saint homme", irréprochable, bien mis, trop propre pour être vrai.
Le Cintr’homme détourne l’image du saint religieux, auréolé d’humilité et d’abnégation, pour la confondre avec celle d’un homme-symbole, façonné par le regard social. Ici, la sainteté n’est plus spirituelle, mais superficielle : elle passe par la coupe d’un manteau, la netteté d’un col, l’élégance d’une posture. Sainteté de vitrine.
Par son allure suspendue, presque crucifiée entre deux masses brutes, cette figure désincarnée semble à la fois portée aux nues et réduite à un simple portemanteau. L’homme devient un vêtement vide, une image sans chair, un modèle sans âme.
Entre sarcasme et sacré, Le Cintr’homme interroge : qui sont nos saints aujourd’hui ? Et de quoi sont-ils faits ?

CINTR'HOMME

Bronze, parpaings, fer à béton

32,5 x 44 x 15 cm

2014